C'est sur la route, juste avant d'arriver à Paris que nous avons appris pour le carnage de Charlie Hebdo... évidemment, on en reviens pas! C'est les spots radio à toutes les 5 minutes, puis aux 15 minutes. Chez Rosine et Patrick, on regarde la télé. Tout le monde est catastrophé. Pour 3 jours, ce ne sera que ça. Pour cause. Et dans Paris, il y a des banderoles partout, tous les commerces s'affichent avec le slogan.
On sent une solidarité sans pareille se développer. Tout le monde se sent concerné. Il s'agit de la liberté d'expression. Il s'agit de la sécurité. Qui sont ces fous d'Allah? Où ont-ils eu leur entraînement? Ils étaient interdits de séjour aux USA... Ils étaient connus des autorités, ils ont fait de la prison déjà... Puis le discours se raffine. Comment peut-on en arriver là, à toute cette haine. Où vivons-nous? Ces gars, ils ne sont pas de Paris Paris les beaux quartiers, les cafés à 5€ sur terrasse, ils sont de l'autre Paris... Il y a 2, 3, 4 Paris. 2, 3, 4 France. C'est pas complètement normal, faudrait faire quelque chose car ça pète tout ça, inévitablement...
Et je suis Charlie mais pas complètement... oui, l'humour... bien sûr. Peut-on rire rire rire comme si ça ne faisait aucun mal. Qui est pour l'intimidation dans la cour de l'école quand on s'acharne sur un petit un peu différent. Et on insiste quand ça marche, quand ça l'air de faire mal... C'est pour rire...
Peut-on avoir du respect, de l'indulgence. Pas pour les tueurs les enragés. Pour ceux qui vont le devenir à force de provocation et de mépris.
Dimanche, on s'est rendu près de République en passant par Nation. C'est à deux pas de chez Patrick et Rosine. Beaucoup de monde. Énorme. Tout à coup, aucune agressivité, tout le monde cool, blacks, arabes, juifs et les autres et nous autres. Tous Français, point. Plein de petites familles. On aurait dit un grand pique-nique. Mon Dieu, que ça dure tout ça... si c'était ça...
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